LE LAC
La promenade est une sorte de rituel auquel on se livre pour diverses raisons. Chez moi, elle est avant tout l’occasion de retrouvailles avec la nature.
Là où je vis, les parcours possibles sont variés. J’ai le choix entre la mer, ses dunes et ses falaises, la forêt, les chemins de campagne...
Quelle que soit la route qu’on prend, la promenade permet d’oublier pendant quelques instants les réalités de la vie. Et il y a des jours où vous avez besoin, plus que les autres jours, de la douceur d’un paysage, de sa sérénité, pour reprendre des forces. Il y a des jours où l’absurdité intolérable de certains faits, telle la mort d’un jeune homme défenseur de la nature, vous pousse à retrouver près des arbres ou des fleuves des raisons d’espérer.
C’est un bel après-midi de fin d’octobre. Je regarde le lac. Le temps est doux, quelques feuilles ont rougi, signe que l’automne est bien là. Les nuages gris se reflètent dans l'eau. Le paysage est paisible, harmonieux. Je prends le sentier qui longe le lac. Je marche, abrité par les sycomores, les saules, les bouleaux et les aulnes.
« Au gré des envieux, la foule loue et blâme» écrivait Hugo dans le poème Les arbres.
Les arbres, eux, ne demandent rien. Il suffit de les contempler pour se sentir meilleur.
LE MARAIS
Plus loin, voici le marais. Au bord de l’eau, et dans l’eau, fourmille la vie. C’est un enchevêtrement de joncs, de roseaux, de fleurs et d’arbustes au milieu desquels s’ébattent des oiseaux et où se cachent toutes sortes de petites bêtes.
Des sternes passent devant moi en rasant la surface de l’eau. Je m’arrête un instant pour regarder un groupe de canards.
Le canard est un bel oiseau, quelle que soit la couleur de son plumage. Le colvert attire le regard par la beauté de ses couleurs. J’aime son regard malicieux qui donne l’impression qu’il sourit. Ici il est heureux parce qu'il est libre. - Tout animal devrait vivre en liberté -.
En cette période où la chasse est ouverte, je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces personnes qui n'ont rien trouvé de mieux, pour se distraire, que s'armer d'un fusil pour ôter la vie à des animaux qui ont le malheur de croiser leur chemin.
Alors, dans ce paysage serein, je me mets à rêver à un monde où l’homme aurait perdu ses dernières traces de barbarie.