Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs personnels et la théorie.
Pouvoir, contre-pouvoir : le temps de l’innovation
Il est un domaine dans lequel il serait urgent d’innover : c’est celui des rapports sociaux.
Qu’il s’agisse du pouvoir économique, du pouvoir politique et des contre-pouvoirs, tous fonctionnent sur des modes anciens. Ceux qui détiennent le pouvoir économique s’appuient sur la domination pour défendre leurs intérêts et l’absence de démocratie est flagrante. Les salariés basent leur action sur la revendication, sur la grève. Quant aux chômeurs, ils ont peu de moyens pour s’exprimer.
En politique, la démocratie est si peu vivante que de nombreux citoyens ont fini par ne plus voter. Le rôle de l’opposition consiste souvent à dénigrer le travail de ceux qui gouvernent. Les débats sont tronqués par des arguments manquant de sincérité. Le non-respect des promesses décrédibilise les politiques de tous bords. Quant à la dénonciation permanente pratiquée par certains partis non gouvernementaux, elle se résume à des prises de parole, à des appels à manifester mais ne débouche sur aucun progrès social.
Attention, je ne dis pas que les moyens de lutte utilisés depuis des siècles par les paysans ou les ouvriers ( révoltes, grèves) doivent être abandonnés. Dans certaines circonstances, marquer par une forte manifestation sa réprobation peut avoir son utilité. Je dis seulement que nous devons innover aussi dans les rapports sociaux.
De même, dénoncer les égarements de certains politiques ainsi que l’incapacité de nos responsables à traiter positivement les problèmes de la société actuelle ne suffit pas. Jeter le discrédit sur la classe politique affaiblira plus encore la démocratie alors qu’il faut plutôt la rendre plus forte et travailler à une autre pratique de la politique.
Ne nous faisons pas d’illusions : le changement du monde économique et politique ne se produira pas miraculeusement, il viendra d’une action massive des citoyens qui sont aussi des consommateurs.
Il s’agit d’abord de prendre conscience de la force que nous représentons, il s’agit ensuite de changer de méthode de lutte : passer du statut de consommateur qui subit à celui d’acteur qui met en pratique son désir de justice, de solidarité, de bien-être.
Le mouvement de la transition est sans doute celui qui innove le plus dans ce domaine.
Le nombre de ceux qui ont réussi à sortir du modèle dominant ne cesse de grandir ces dernières années : ils ont abandonné les grandes surfaces pour les marchés et les magasins bio, certains cultivent leur jardin, ils marchent, font du vélo et prennent le train, ils économisent l’énergie...
Mais à côté de ces actions individuelles, on voit surgir en Europe des mouvements collectifs dont le but est de développer une économie locale, des activités solidaires, sociales et culturelles qui se développent à côté de l'économie mondialisée.
Pour ces partisans d’une autre société, l’essentiel n’est plus la revendication, c’est la mise en place d’initiatives alternatives qui compte. Et c'est elle qui entraînera le véritable changement.
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