Repères n°19 : CHANTER

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs  personnels et la théorie.

CHANTER

Chaque samedi, j’aborde dans cette rubrique une  question « de notre temps », un fait de société qui caractérise parfois notre époque ou qui montre une évolution par rapport au passé.

Certains repères sont plus importants que les autres. Mais sur quels critères se base-t-on pour formuler ce jugement ? 

La société moderne accorde une  place importante au travail, d’autres civilisations concevaient la vie autrement : elles encourageaient plutôt  la danse, le chant, la poésie, qui sont des activités d’épanouissement.

En tant qu’enseignant, j’ai toujours pensé qu’il n’y a pas de matières secondaires. Chacune d’entre elles contribue à développer des qualités bénéfiques aux jeunes. La sensibilité, la créativité, le plaisir qu’apportent les matières artistiques ont leur place  dans les programmes éducatifs.

On parle depuis cinquante ans de  société des loisirs, mais le stress n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Tout ce qui concerne le temps libre est important car il contribue à l’équilibre des gens et à la joie de vivre.

À ce titre, un regard sur la chanson s’impose.

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Je dois à la chanson de nombreux moments de bonheur. Les premiers auxquels je pense, ce sont ces concerts auxquels j’ai assisté, l’ambiance qui règne dans les salles et l’osmose du chanteur ou de la chanteuse avec le public. Je me souviens du premier concert : le célèbre groupe américain The Platters était venu à Paris ; les voir sur scène était à mes yeux une grande chance.

À Boulogne en 1967, Jacques Brel vint lors de sa tournée d’adieu ; le voir sur scène était un spectacle dont on se souvient ! L’année suivante, ce fut Julien Clerc qui y fit ses débuts...Ces derniers mois, j’ai eu le plaisir de voir sur scène Michel Jonasz et Jeanne Cherhal...

Il y a une grande variété de chanteurs. Quel que soit son style, chacun sur scène donne le meilleur de lui-même.

À l’âge de quinze ans, j’ai acheté ma première guitare. C' était sûrement l’influence de Brassens. J’avais alors déjà écrit une centaine de poèmes. Après avoir travaillé une bonne dizaine d’accords, je me mis à composer quelques mélodies : la forme de mes textes ne convenant pas à la chanson, je me mis à écrire de nouveaux textes. Quelques années plus tard j’ai eu le plaisir de les présenter au public. Mon but était de mettre la chanson au service de la poésie. Nous étions quelques-uns dans cette aventure, heureux et motivés.