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jeudi 20 novembre 2014

Printemps 1974




  
Printemps 1974.   Georges Pompidou vient de mourir et une campagne présidentielle va débuter.
Cette année 1974 confirme mon engagement dans le monde de la poésie. Je viens de publier un premier recueil. J’écris régulièrement des chroniques et des poèmes dans la revue Présence.
  Je participe en mars, à Paris, au congrès du cercle de poètes et d’artistes dont je suis  devenu membre. Le manifeste de celui-ci m’a plu : c’est un texte basé sur l’humanisme, le respect des hommes de tous les pays, le respect de la nature et des animaux. Manifeste d’un groupement culturel qui a une réelle dimension politique.
(Je suis persuadé que la politique, dans son sens noble d’organisation des affaires publiques, intéresse encore beaucoup de monde aujourd'hui).

  Ce congrès littéraire est l’occasion de rencontrer des femmes, des hommes, dont je lis régulièrement les textes, et de discuter avec eux. Les conversations montrent que ceux qui constituent ce groupe ont des opinions très variées, sur la poésie d’abord ( il y a les partisans de la poésie classique et ceux qui sont résolument modernes), sur la société aussi. Je constate que les propos du révolutionnaire, de l’anarchiste et du « modéré»  se mêlent dans la bonne humeur).
   Arrive l’heure du banquet. Celui-ci est présidé par Wilfrid Lucas *, poète normand qui vient d’avoir 92 ans. Ce grand poète   a été couronné en 1950 par l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre , des poèmes de forme classique inspirés par la foi catholique.
  Je regarde, admiratif, ce vieillard au beau sourire qui malgré les épreuves - il a en particulier perdu l’ouïe pendant la première guerre mondiale - qui parle de poésie avec enthousiasme ; il  s’enflamme et montre son amour de la vie.
Il est un homme heureux.

Je pense ce matin à cette rencontre de poètes car j’ai entrevu ce jour-là l’image d’une société fraternelle, ouverte, respectueuse des autres, toutes générations confondues. Un groupe comme il en faudrait  beaucoup pour changer le cours des choses.

* Wilfrid Lucas : 1882- 1976

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