À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.
Bonheur et économie
L’économiste Claudia Senik vient d’écrire un livre intitulé L’économie du bonheur dans lequel elle présente ses travaux sur l’écart entre la réalité économique mesurée - avec des erreurs certes - par les indicateurs tels que le PIB ou l’IDH ( indice de développement humain ) et le ressenti des personnes.
Il s’agit là d’un thème de recherche intéressant qui mérite d’être exploré davantage. Ce problème touche particulièrement la France où les gens paraissent plus pessimistes que dans les pays voisins.
Il faut d'abord noter que le lien entre croissance et bonheur n’est pas systématique.
D’abord, parce que les activités économiques entrant dans le calcul de la croissance n’ont pas toutes des retombées positives pour les gens (je pense notamment aux accidents de voiture ).
Ensuite, les disparités très fortes dans la répartition des richesses générées par ces activités entraîne des situations qui peuvent être déprimantes dans certains foyers.
Il est étonnant par contre de constater que ce pessimisme touche aussi, dans des situations semblables, les Français expatriés qui se sentent moins heureux que les expatriés d’autre pays.
Le problème est-il psychologique ? J’y reviendrai dans un instant.
Un autre fait intervient dans ce phénomène : la tendance à la nostalgie qui pousse certains Français à embellir le passé au point, chez les plus conservateurs, de refuser de s’adapter à la nouveauté, ce qui, pour un pays, est un lourd handicap.
Causes d’un pessimisme
Le pessimisme du Français est-il dans sa nature, plus que dans celle du Suédois ou de l’Allemand ? Je pense que c’est la société française qui est en partie responsable.
La crise économique est mondiale, cependant certains peuples s’en tirent mieux que les autres. Pourquoi ?
En France, la société est bloquée : celui qui naît dans une famille pauvre a moins de perspectives de promotion que celui qui naît dans une famille aisée. Notre société favorise les élites, les non-diplômés ont peu de chances de s'en sortir. Dans un monde de consommation et de rivalité, ceux qui sont exclus éprouvent une forte frustration.
La jalousie règne, l’insatisfaction rend malheureux.
Le Français s’est habitué par ailleurs à trop compter sur l’Etat-Providence qui n’a plus les moyens d’assumer ses responsabilités comme au temps des Trente Glorieuses.
Pour toutes ces raisons, il est désarmé et pessimiste.
Le Français va devoir à l’avenir reprendre confiance en lui et dans les autres. Dans le domaine du travail, par exemple, il faut que davantage de jeunes prennent le risque d’entreprendre.
Qu’attend-on de nos responsables ?
Qu’ils créent les conditions nécessaires pour assurer ce changement des mentalités. Cela passe par une réforme de l’école et une autre vision de l’entreprise qui donnent leur chance à tous et par des mesures diminuant les inégalités, telle que la réduction de l’écart des salaires.
Le barrage de Sivens
Nous connaissons depuis quelques jours les circonstances dans lesquelles est décédé Rémi Fraisse, le jeune écologiste engagé dans la défense du site de la zone humide du Testet, sur le cours du Tescou. C’est une grenade offensive tirée par un gendarme qui l’a tué.
La mort d’un militant pacifique est une bavure qui ensanglante ce quinquennat.
Une réunion importante sur l’avenir de cette zone se tenant aujourd’hui, j’attendrai d’en connaître les conclusions pour revenir prochainement sur ce dossier bien mal engagé.
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