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samedi 21 mars 2015

Repères 38 : la consommation

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs personnels et la théorie. 


n° 38


LA CONSOMMATION

Première partie : Hier et aujourd’hui

« Chaque semaine, un Français a le choix entre 1250 nouveaux livres, 10 nouveaux parfums et 13 nouveaux films, ...il consomme une boîte de médicament, 1,5 kilo de viande...»
( Elisabeth Laville - Vers une consommation heureuse)

Depuis les années 60, nous sommes entrés dans la société du gaspillage et du jetable. Nous  en subissons actuellement les cruelles conséquences.

Les hommes et les femmes des générations précédentes ont connu une France différente. Certes la révolution industrielle avait déjà modifié  le pays que nos ancêtres paysans avaient modelé siècle après siècle en respectant autant que possible les lois de la nature.
La plupart des gens vivaient sobrement, se nourrissaient à partir des productions locales. Ils avaient peu de besoins. C’était alors une civilisation de l’économie ( dans le sens qui a donné le verbe économiser)

La société de consommation  a fait entrer les pays les plus industrialisés dans un cercle infernal, un cercle destructeur, et ceux qui en pâtissent le plus, ce sont les plus pauvres, c'est-à-dire — suprême injustice — ceux qui  portent une responsabilité minime dans cette situation.

Cette société a fait croire aux gens que le bonheur est dans la possession d'objets et de biens, une idée fausse qu’on ancre dans la tête des enfants gâtés par des cadeaux et des jouets coûteux (qu'ils doivent posséder parce que leurs petits camarades les ont).
La  finalité du système n'a jamais été la satisfaction des besoins essentiels, mais le profit. Pour cela, il a créé de nouveaux besoins, afin d'augmenter sans cesse la consommation ;  il a utilisé le matraquage permanent de la publicité, sur les panneaux des villes et des villages, dans les journaux, à la radio et sur les écrans de télé. 
Il a donné aux produits une valeur sociale, un statut hiérarchique. Il a suscité l'envie de posséder l'objet ( la télé avec écran plat gigantesque, la tablette, le portable dernier cri...) persuadant les gens que cette acquisition était socialement nécessaire.

 Depuis deux décennies, la perversité s'est aggravée : on a réduit la durée de vie des appareils, on les a rendus obsolètes au bout de quelques années, voire quelques mois, on a poussé le gaspillage au maximum en lançant la mode des produits jetables. Pour rendre les objets plus séduisants et plus chers, on a augmenté les emballages, donc le volume des déchets, on a marchandisé les biens autrefois gratuits.  
La publicité, les programmes anesthésiants des chaînes de télé, ont ainsi conditionné les gens. Les familles modestes ont perdu leur autonomie : pour acquérir les produits en vogue, elles se sont endettées  en empruntant à des taux élevés.
Ainsi les plus modestes et ceux qui ne possèdent rien ont-ils sacralisé l'argent autant que ceux qui le dépensent sans compter.

Le bilan social et écologique de la société de consommation est catastrophique. Ces excès ont pollué et défiguré la planète, ils ont déréglé le climat ; ils ont affaibli les pays pauvres et dans les pays riches, ils ont produit le chômage et la misère, seule une infime minorité profitant de la richesse créée.
Une autre forme  de consommation s'impose. C’est ce que nous verrons la semaine prochaine.

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