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jeudi 19 mars 2015

Témoignage : devenir végétarien 2

Chacun dès le plus jeune âge est conditionné par la culture du pays où il vit. Cela est vrai pour la façon de s’alimenter.
En ce qui concerne la viande, on a par ailleurs noté que  la quantité ingurgitée était liée au pouvoir d’achat. Ainsi  au cours des 60 dernières années, en France comme   dans les autres pays développés, la consommation  de viande a fortement augmenté.

Pour respecter  l’animal

Rien ne me prédisposait à devenir végétarien. Chez moi l’abandon de la chair animale s’est faite par étapes.

Dans ma famille, on mangeait de la viande tous les jours et un peu de poisson.
Quand j’étais enfant, je voyais les vaches paître tranquillement dans les prés, les poules et les canards couraient dans les fermes. Durant leur vie, les bêtes n’enduraient pas les souffrances que vivent aujourd’hui les animaux d’élevage. Ce qui se passait dans les abattoirs nous était caché, et à vrai dire peu de gens s’en inquiétaient. Il fallut attendre 1962 pour que les conditions d’abattage soient dénoncées par Brigitte Bardot qui réclama l’étourdissement des animaux.

A l’école, si quelques leçons de morale étaient consacrées au respect des animaux, la chasse était présentée favorablement,  comme un loisir qui permet de goûter les joies de la nature.
On nous apprenait que la viande était indispensable dans une alimentation équilibrée.
Plus tard, au lycée, le professeur de philo parlait de la théorie de Descartes selon laquelle l’animal n’est qu’une machine perfectionnée, sans émettre la moindre réserve.

Il me semblait pourtant avoir vu, quelques années auparavant, beaucoup de tristesse dans le regard du chimpanzé enfermé derrière les grilles d’un zoo et des preuves d’intelligence dans le comportement de mes chats.

La première raison pour laquelle je suis devenu végétarien est le respect  des animaux qui m’anime depuis longtemps et qu’il fallait traduire -  pour être cohérent - par l’abandon de toute chair animale.

La grenouille, la chasse, la corrida et le lapin

Mon premier acte « militant » eut lieu en classe de seconde, lors d’un cours de sciences naturelles. Nous devions ce jour-là, par groupe de deux, procéder à la dissection d’une grenouille vivante. Celle-ci avait été étourdie, et elle ne sentirait rien, nous garantit le professeur.
Je n’étais pas convaincu par les explications du prof et je demandai à sortir pour ne pas participer à cet acte que je trouvais barbare. Ce qui me fut accordé.
Aujourd’hui encore, des animaux sont sacrifiés dans des laboratoires. C’est inadmissible.

Rien ne justifie la chasse dans le monde d’aujourd’hui. Se prétendre défenseur de la nature, comme le font beaucoup de chasseurs, est pour moi une imposture.

Quant à la corrida, l’assimiler à un art n’a pas de sens. Elle n’est qu’un acte de barbarie qui achève un long processus de souffrances imposées au taureau tout au long de sa vie ( mauvaises conditions d'élevage, amputation des cornes qui diminuent la bête...)

Toutes ces souffrances subies par les animaux m’ont toujours révolté. Mais pourquoi ne plus manger de viande ? Je l’ai déjà dit : d’abord par souci de cohérence, mais aussi parce que des travaux récents ont prouvé que les animaux sont des êtres sensibles qui souffrent,  connaissent le plaisir et sont intelligents. 

Dans son livre No steak, Aymeric a raconté l’histoire de ce lapin gagné dans une kermesse scolaire, au début des années 80. Si cet épisode est gravé dans sa mémoire, il l’est aussi dans la mienne. Ce lapin qui a vécu parmi nous pendant plusieurs années nous a montré des signes d’affection comparables à ceux qu’expriment le chat et le chien. Cela m'a conduit à ne plus manger de lapin, puis j’ai abandonné  la viande rouge, ensuite les viandes blanches, enfin le poisson et les crustacés.
Etape par étape, je me suis affranchi des idées reçues et des traditions ; j'y ai gagné plus de liberté.

( à suivre, jeudi prochain)

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