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jeudi 23 mars 2017

19e Printemps des Poètes n°3



Les poètes de la négritude




   Dans les années 1930, des intellectuels africains (parmi eux Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor) défendent l’idée que l’homme noir se distingue culturellement de l’homme blanc. Ils sont convaincus que la fraternité entre les humains est possible, mais elle impose que la personnalité de chacun soit respectée. Pour définir cette idée, ils créent un mot : la négritude.

   La négritude est l’ensemble des valeurs qui caractérisent les peuples d’Afrique noire, mais aussi les minorités noires de l’Amérique ainsi que les peuples des Antilles et de l’Océan Indien : Guyane, Haïti, Martinique, Madagascar, Île Maurice…
Dans le cadre d’un billet de taille restreinte, le choix de ces poètes n’a pas été  facile.
Comment évoquer en peu de lignes une poésie qui représente une dizaine de cultures ?

J’ai choisi de faire découvrir des auteurs peu connus en France ; c’est la raison pour laquelle Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire ne figurent pas dans ce billet mais je pourrai revenir sur leur œuvre plus tard. 
J’ai d’autre part fait le choix de présenter deux poètes d’Afrique Noire et deux autres originaires d’autres territoires. 


   Ces quatre écrivains ont un point commun : la littérature n’est pas leur seule activité ; tous sont - ou ont été - des hommes engagés ; ils ont exercé des responsabilités politiques importantes et ont défendu les idées humanistes.

Lamine Diakhaté (Sénégal)
Il est né en 1928 à Saint-Louis. Il a été un collaborateur du président Senghor.
Le prix Edgar Poe lui a été décerné en 1971.
Diakhaté  est mort à Paris en 1987.
Le poème Nigérianes donne une idée assez juste de son style et de ses thèmes préférés;  il y décrit « les images vivantes » de l’Afrique, « la prêtresse adossée à la mer », les jeunes filles-lianes aux « yeux qui vous brûlent ...les chameliers entre deux oasis »

Jean-Baptiste Tati Loutard (Congo)
Né en 1938 à Ngoyo (Pointe-Noire) il a été professeur. Engagé dans le mouvement culturel congolais, il a été ministre à deux reprises.
Sa poésie chante la nature - et en particulier la mer – source de contemplation et de réflexion.
Il est mort à Paris en 2009.
Voici un extrait de Baobab :
« Baobab, je suis revenu planter mon être près de toi,
Et mêler mes racines à tes racines d’ancêtre ;
je me donne en rêve tes bras noueux... »

René Depestre (Haïti)
Il est né en 1926. Opposé au régime militaire il quitte Haïti pour Paris puis rejoint Cuba en 1959. Déçu par Fidel Castro il quitte l’île en 1978 et s’installe à Paris dans les années 80.
Romancier et poète, Depestre a reçu le prix Renaudot en 1988.
Quelques vers issus de Lettre à ma mère :
« Ici l’argent n’a rien laissé à l’homme
il lui a même pris son ombre
c’est un alcool terrible l’argent...

Jacques Rabémananjara (Madagascar)
Né en 1913, il meurt en 2005. Héros de l’indépendance malgache, poète et homme politique, il s’exile en France après la révolution de 1972.
En 1988 il a reçu le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française.

Extrait de Cantate pour Valiha :
«  Salut à toi Vahina…
Ta marche aussi est un chant.../ Ton nom lui-même est un jet d’éclair, un hymne à la découverte /de l’ombreuse savane…
Toi, la danseuse aux reins frénétiques... »

à suivre : n°4 – Scènes africaines, hommage à l’Afrique.



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