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jeudi 2 mars 2017

Le Cheval et l'Homme

Tête de cheval blanc - Géricault
   
   C’était au milieu des années 60. L’image des chevaux de Camargue courant gracieusement en groupe dans l’eau est restée gravée dans ma mémoire. Ils étaient pour moi le symbole de la liberté.
Dix ans plus tard, ils m’inspirèrent le poème Liberté :
« Je veux comme un cheval sauvage
courir à l’aube sur les plages
traverser le soir les marais
rêver à l’ombre des forêts »

   J’ai connu l’époque où les chevaux faisaient partie de notre quotidien. On les voyait dans les champs tirant la charrue, les charrettes remplies de sacs ou de bidons traversaient les villages et les villes.
   En 1970, dans la banlieue de La Haye où j’étais en vacances, chaque matin le laitier passait avec son cheval. Dans un pays où les villes faisaient penser à l’Amérique, cette scène semblait anachronique. Quelques années plus tard, le laitier avait choisi de faire sa tournée en voiture et le cheval qui vivait sa retraite dans un pré semblait s’ennuyer.   C’est à lui que j’ai pensé quand j’ai écrit L’enclos en 2009 :
«  Parfois…
des chevaux fatigués accrochent
aux barbelés de l'enclos

un brin de rêve. »


   Et puis, en novembre 1993, alors que Cracovie était sous la neige, quel ne fut pas mon étonnement quand j’aperçus dans le centre-ville  des chariots rudimentaires tirés par des chevaux ! C’était là un des derniers signes du passé. Deux ou trois ans plus tard les tramways sillonnaient la ville. La Pologne était entrée dans le monde moderne.


   On a l’habitude de dire que le cheval est le meilleur ami de l’homme.
C’est un ami qui, depuis les temps préhistoriques, a rendu beaucoup de services aux humains. Il a été employé aux travaux agricoles, il a tiré des charrettes lourdes puis transporté des voyageurs. L’homme l’a utilisé, exploité, dans les circonstances les plus diverses, sur les champs de bataille ( plusieurs millions de chevaux sont morts pendant la première guerre mondiale), dans les mines de charbon où il partageait la vie rude des mineurs.
  De nos jours cette exploitation a pris d’autres formes. Le cheval est élevé pour les loisirs de l’homme, dans les cirques et les clubs hippiques,  pour les compétitions sportives et – ce qui reste incompréhensible – il reste un animal de boucherie.

   De nombreux chevaux n'ont pas la chance de connaître une retraite heureuse. Ce qui me pousse à dire que l’homme n’est pas toujours le meilleur ami du cheval.





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