" Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera
autant qu'une étincelle de sympathie humaine."
Aimé Césaire (1913-2008), Discours sur le Colonialisme (1950)
I.
Présentation
Le
19e Printemps des Poètes a choisi de mettre à l’honneur la
poésie africaine francophone.
« Parole
libérée, rythmes imprévus, puissance des symboles et persistance
du mythe : écoutons le chant multiple des Afriques, du Nord et du
Sud. Il va de soi que cette exploration ne peut ignorer les voix de
la diaspora africaine des Antilles à la Guyane, de Madagascar à
Mayotte ... » C’est ainsi que Jean-Pierre Siméon présente le Printemps des Poètes 2017.
Personnellement
ce choix me fait plaisir car mes liens avec l’Afrique - entamés dans ma jeunesse - m’ont
permis de découvrir une culture dont je ne
soupçonnais pas la richesse. En effet, au milieu des années 60, en dehors de Léopold Sedar Senghor et
Aimé Césaire pour la « négritude », Mohammed Dib et
Tahar Ben Jelloum pour le Maghreb, peu d’auteurs étaient connus en
France.
Le
goût de la poésie sur le continent africain remonte au 13e
siècle, avec les griots qui étaient à la fois poètes, musiciens,
troubadours et conteurs.
Cette
poésie fut longtemps orale ; elle était liée à la danse et à la
musique traditionnelle. Celle-ci a inspiré de nombreux chanteurs et
musiciens contemporains tels que Youssou Ndour, Manu Dibango et Ray
Lema avant de s’imposer dans les années 80 dans le monde
entier.
La
poésie africaine a réussi à s’installer dans la littérature
francophone grâce à son originalité.
Elle
trouve ses racines dans les cultures ancestrales, dans la tradition
qui se perpétuait dans les villages mais aussi dans le mode de vie des peuples
nomades (Peuls, Berbères, Touaregs).
La
génération de Senghor, marquée par l’enseignement qu’elle a
reçu, a subi l’influence de l’Europe mais elle n’a pas oublié
le passé du continent africain, les victimes de l’esclavage, les
blessures du colonialisme.
À
partir des
années 50, l’Afrique a connu un bouleversement que Jean Rouch,
ethnologue et cinéaste, a
très bien décrit dans ses films : l’exode rural a
poussé les jeunes vers les villes où ils se sont retrouvés sans
travail, dans un monde où la solidarité avait disparu. La
poésie est devenue plus militante, plus politique, parfois intimiste
ou mystique.
En
2017, elle reste bien vivante.
À
suivre :
2.
La poésie du Maghreb
3.
La négritude
4 .
Prose et poèmes africains, extraits de mes textes inspirés par
l’Afrique
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