MARS
Le
15 : La Hollande est le pays de ma femme ; il est devenu un peu aussi le mien.
Quand j’ai découvert ce pays à la fin des années 60, j’ai eu l’impression qu’il avait dans de nombreux domaines une vingtaine d’années d’avance sur la France : les femmes y avaient plus de libertés, le parti D66 parlait déjà d’écologie, les débats politiques y étaient plus sereins que chez nous, les gens montraient sans crainte de représailles leurs opinions en plaçant à leur fenêtre l'affiche de leur candidat…
Quand j’ai découvert ce pays à la fin des années 60, j’ai eu l’impression qu’il avait dans de nombreux domaines une vingtaine d’années d’avance sur la France : les femmes y avaient plus de libertés, le parti D66 parlait déjà d’écologie, les débats politiques y étaient plus sereins que chez nous, les gens montraient sans crainte de représailles leurs opinions en plaçant à leur fenêtre l'affiche de leur candidat…
Ce
mercredi, je suis la soirée électorale sur la chaîne BVN (Best van
Nederland). Dès que les sondages sortis des urnes sont connus, le
leader de PdvA (social-démocrate) reconnaît son énorme défaite et
il félicite les partis qui ont amélioré leur score. Inimaginable
en France !
Le
16 : Les résultats définitifs sont connus. Aux Pays-Bas, la
deuxième chambre compte 150 élus. La proportionnelle permet une
représentation juste des opinions. En France, les journalistes ont
laissé croire que l’extrême droite pouvait gagner. Cela était
impossible car elle est complètement isolée. Elle obtient 20 sièges
soit 12,6 % de l’assemblée. C’est beaucoup, mais inférieur aux scores du FN.
Le
fait marquant est l’effondrement de la social-démocratie avec 9
sièges seulement. Le SP(socialistes) et GroenLinks (Gauche Verte)
avec 14 sièges chacun profitent de cette déroute. La droite et le
centre restent solides.
À
noter le score
honorable du Parti des Animaux (5 sièges).
Reste
maintenant à réunir 76 députés pour former un gouvernement.
Le
17 : Ce soir, théâtre. L’espace Georges Brassens accueille
la Compagnie Joker, une troupe lilloise. Au programme : le
Cabaret de monsieur Pantalone. Sur scène, quatre artistes masqués
(une tradition qui remonte à l’Antiquité) : deux acteurs
interprétant de courtes scènes ( jeux de mots, réflexion sur la
mort, critique bien observée de la presse régionale « qui
n’informe pas »), un violoniste et une chanteuse lyrique.
L’ensemble
donne un spectacle varié, de haute qualité. Excellente soirée !
Le
18 : Dans quelques jours, le printemps. Au jardin, un bourdon
est en train de butiner. Plus loin, un paon du jour posé sur
un muret, les ailes déployées, fait admirer ses couleurs. Superbe spectacle !
Le 19 : Régulièrement je sors de la bibliothèque un livre de
poésie pour en relire quelques pages. Aujourd’hui je choisis
Exister suivi de Territoires, un recueil de Jean
Follain (1903-1971), paru en 1969.
J’aime sa poésie sans
grandiloquence qui paraît si simple mais qui en réalité pose
beaucoup de questions sur la vie et le monde.
Bertrand
Tavernier est un cinéaste que j’apprécie. Avec Quai d’Orsay
qui passe ce soir à la télé, Tavernier a livré pour la première
fois une comédie. Il fait une satire réussie de l’ambiance régnant
dans un ministère. Le ministre des Affaires
Étrangères
(joué par Thierry Lhermite)
est un
personnage qui ne laisse aucun répit à ses collaborateurs.
Héraclite
est son
modèle ; il ne cesse de citer son nom. Le rythme du film ne faiblit jamais. Jouissif.
Le
20 : Premier jour du printemps, saison qui voit le réveil de la
nature et – l’histoire nous le rappelle – saison propice aux
révoltes des peuples.
Ce
soir, la campagne pour la présidentielle va chercher à démarrer
grâce au débat proposé par la télé. Il est dommage que six candidats aient été
écartés à cause des sondages.
Le
21 : On apprend ce matin que le débat de la veille a été
suivi par près de 10 millions de téléspectateurs. Cela signifie
que la politique intéresse toujours les citoyens. Malheureusement ce
débat nous a appris peu de choses. Il était impossible en trois
heures d’approfondir toutes les questions abordées.
Deux candidats
seulement ont fait des propositions répondant aux problèmes
cruciaux de notre époque (l’écologie, le social, la démocratie,
le vivre-ensemble…). Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon
proposent de passer à la VIe République. En ne réussissant pas à
s’unir, ils ont réduit fortement leur chance de victoire.
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