Dans
la notion de création, il y a toujours, me semble-t-il, l'idée de
résistance.
Sous
les coups du burin, le marbre de Carrare résiste avant de devenir
visage ou allégorie.
La
souche de vigne résiste quand la gouge du sculpteur la transforme en
corps de femme.
Les
mots, matériau impalpable que le poète assemble avec la patience de
l'artisan, résistent souvent plus durement que la pierre.
Son
œuvre terminée, désormais immuable, l'artiste la confie au regard
des autres avec
une certaine inquiétude.
Pour le poète qui abandonne ses mots au moment de les publier, ceux-ci restent des choses inachevées.
Le
créateur ne cesse de douter ; il se remet sans cesse en
question. En ne cédant pas à la facilité, il va vers l’idéal.
Le (ou la) véritable artiste résiste
aux pièges que lui tend la société. Souvent celle-ci ne lui
convient pas ; il en imagine une autre qu’il ne connaîtra sans doute jamais mais il croit au pouvoir des utopies.
S’il
refuse la médiocrité, il déteste le pédant, le prétentieux qui
se complaît dans la satisfaction permanente.
Créer,
c’est résister, telle est sa devise.
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