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vendredi 6 avril 2018

LES MOTS



LA COULEUR DU RAISIN


    Le pouvoir des mots est magique. Impressions fugitives qui deviennent poèmes, personnages sortis de l'imagination autour desquels s'articule le roman, et dans la vie de tous les jours, échanges entre les êtres, tout passe par les mots.
    Leur utilisation n'est pas toujours aisée : les mots ont souvent plusieurs sens, ils ont une résonance particulière pour chacun de nous ; il y a aussi, d'un
pays à l'autre, la barrière de la langue.
   Les mots techniques ou savants utilisés par le philosophe ou le médecin risquent de ne pas être compris par de nombreuses personnes, des mots du langage courant peuvent aussi contenir des erreurs d’appréciation ; c’est le cas de la couleur du raisin.

    Chez le marchand, vous demandez une livre de raisin blanc et une livre de raisin noir, presque machinalement, parce que depuis toujours vous avez entendu désigner ainsi les couleurs du raisin.
  Si vous regardez le grain de couleur claire, il est évident que l'épithète blanc lui sied très mal : ce " blanc" ne peut être comparé à celui de la neige ou au blanc de la robe de mariée.
   Selon les variétés, la couleur de ce raisin tire sur le vert (mais parler de raisin vert, c'est évoquer un fruit qui n'est pas mûr). Disons plutôt qu'il est verdâtre avec des parties jaunâtres et parfois même dorées. Seule une description précise, telle que la fait un scientifique ou un écrivain peut  qualifier sa couleur.

    Le grain de couleur foncée pose les mêmes interrogations. Le noir qu'on lui attribue n'est pas celui du charbon ou de l'habit de deuil. Sa couleur peut tirer vers le rouge ou le violet. Rouge violacé pourrait alors convenir. Mais certains grains sont plutôt bleus. C'est d'ailleurs sous cette couleur que le néerlandais le désigne (blauwe druif).

    Que conclure de ces quelques remarques ?
D'abord il faut admettre que l’utilité du langage est évidente puisque celui-ci permet la communication entre les êtres mais en même temps lorsqu’elle se fait par le biais des mots on risque de créer des malentendus liés à leur complexité et au fait que ces mots peuvent être perçus différemment d’une personne à l’autre.

    Il faut donc se méfier d’eux et les manier avec prudence. Ésope l’avait déjà dit en son temps : « La langue est la pire et la meilleure des choses. »

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