Deuxième
partie
Si
l’esprit de compétition existe depuis des lustres, il a pris une forme plus dangereuse avec l’arrivée de la société industrielle.
Dès
son entrée dans le monde scolaire, l’enfant est noté, jugé
sur des compétences qui donnent une image souvent tronquée de son
intelligence et de ses compétences (voir à ce sujet les travaux
récents sur les différentes formes d’intelligence). Il est
classé ; il subit des examens, passe des concours qui lui
demandent d’’être dans les meilleurs. Cela produit chez la
plupart des élèves un stress permanent
lié à l'obligation de réussir, d'être de "bons concurrents".
Ce
conditionnement prend une forme plus aiguë quand le jeune veut
entrer dans la
vie active. Alors que le droit au travail a été proclamé
dans
l'article 23 de la
Déclaration
des Nations unies de 1948
qui
dit que
« toute
personne a droit au travail, au libre choix de son travail,
à des conditions équitables et satisfaisantes de travail
et à la protection contre
le chômage »,
après
avoir envoyé de nombreuses lettres de motivation et avoir enfin
obtenu un entretien d’embauche, il
doit
participer
à
une épreuve cruelle qui retient
un seul candidat et en élimine des dizaines.
Cette
méthode
qui broie des millions de personnes et
rejette les plus faibles, est inadmissible.
Il faut y mettre fin.
Une nouvelle logique s'impose : il faut passer de l'idée de compétition à la coopération, de l'idée de concurrence à la complémentarité.
Celle-ci
est, avec l’interdépendance, la diversité et le conséquentialisme,*
un
des principes de l’écologie scientifique. Il s’applique aussi
aux activités humaines. C’est une règle naturelle : des
forces opposées, au lieu de se combattre, s’unissent pour former
une unité dynamique. Cette loi va de pair avec la diversité qu’on retrouve dans les écosystèmes et qui est aussi bénéfique dans les groupes humains.
Complémentarité
et coopération sont déjà mises en application dans certaines
écoles et certaines entreprises de l’ESS (Economie Sociale et
Solidaire).
Dans
les classes Freinet, les élèves apprennent à travailler en équipe,
à prendre des responsabilités ; la
même démarche est reprise
dans
les coopératives et les entreprises autogérées.
La
société post-transitionnelle devra fonctionner selon ces principes.
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