Compétitif :
qui peut supporter la concurrence du marché (Le Robert). Nom
correspondant : compétitivité.
Si
ce mot a la même racine que le nom compétition – lequel est
apparu depuis longtemps car l’être humain aime depuis toujours se
confronter aux autres et cherche à les dominer – il fait partie des mots-clés de l’économie capitaliste au même titre que profit
et rentabilité.
De
nos jours, vous ne pouvez parcourir un journal sans tomber sur ce
mot.
La
compétitivité est préconisée par la plupart des économistes,
reprise par ceux qui nous gouvernent, qu’ils soient de droite
ou de gauche. Tous mettent en elle tous leurs espoirs afin de répondre
aux exigences de la mondialisation.
La
compétitivité concerne avant tout les entreprises, mais la plupart
des décideurs croient tellement en elle qu'ils en font aussi un
argument d'aménagement des territoires : on parle fréquemment
de pôles de compétitivité pour assurer le développement d'un
bassin d'emploi ou d'une région.
Les
partisans de la compétitivité sont les mêmes que ceux qui croient
aux vertus de la croissance. Ils font semblant de ne pas voir que,
dans le cadre de la mondialisation actuelle, la concurrence
internationale est déloyale car elle entraîne en Europe une remise
en cause des acquis sociaux, un appauvrissement des travailleurs et dans le reste du monde une exploitation de plus en plus forte des pays pauvres.
Cette
manière de penser a conduit à la précarité, aux délocalisations,
à une montée du chômage, à une baisse de qualité des produits,
au déséquilibre des territoires, au désordre écologique dont tout
le monde est conscient aujourd’hui mais que le système mondialisé
empêche de combattre.
La
logique qui guide la pensée des responsables politiques et
économiques conduit au désastre. Un changement des règles de la mondialisation s'impose afin d'entrer dans une
autre société.
Dans celle-ci, la concurrence sera remplacée par la complémentarité,
la compétition par la coopération.*
Dans
ce
nouveau
contexte, les
villes, les régions, les nations seront plus fortes, l'entreprise
privée ou publique la plus performante sera celle qui garantira la
sécurité de l'emploi, qui associera le mieux possible les salariés
à la vie de l'entreprise, qui diminuera les frais de transport en
choisissant des fournisseurs locaux, qui proposera des
produits de qualité dont l'impact sur l'environnement sera réduit.
Un
tel changement n'est pas utopique. Il
est la seule issue possible.
* Je développerai prochainement cette idée
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