ROMANESQUE
Le plus simple, me semble-t-il, pour définir ce qui est romanesque, c’est de partir de son contraire. Le Robert en cite quatre : banal, plat, prosaïque et réaliste.
Cette définition en creux nous ramène à l’origine du roman, tel qu’il apparaissait au Moyen-Âge. C’était une poésie qui racontait des histoires fabuleuses, merveilleuses, des récits décrivant les exploits, les amours de héros imaginaires qui finissaient parfois mal comme dans la légende de Tristan et Iseut, roman écrit au XIIe siècle, un long poème contenant plus de 4 000 vers.
Au fil des siècles, le personnage romanesque est le héros ( parfois l’héroïne) qui accomplit toujours une mission dans laquelle il (ou elle) se lance pour chercher ce qui lui manque : la gloire, l’amour, la fortune ou parfois pour mener une action de bravoure.
Ce genre de héros a tendance à disparaître dans la seconde moitié du XXe siècle. Les romanciers surréalistes inventent des personnages bizarres. Le seul lien qu’ils ont avec le romanesque est leur irréalité.
Quant au nouveau roman, il tord le cou au romanesque ; le personnage devient un antihéros.
Mais le romanesque ne se trouve pas seulement dans la littérature. De nombreux anonymes refusent d’avoir une vie banale, ils aiment l’aventure, les surprises, les prises de risque...
Des personnages célèbres ont eu une vie qu’on peut qualifier de romanesque, tel Arthur Rimbaud, qui a abandonné la poésie à 25 ans pour vivre en Orient puis est devenu contremaître à Chypre, enfin marchand d’armes en Ethiopie avant de mourir dans les bras de sa sœur à Marseille après une longue agonie.
Derrière la vie tranquille des uns et la recherche de romanesque des autres, se pose donc la question de la quête du bonheur.
Un bonheur que l’une ou l’autre des deux façons de vivre ne garantit pas forcément.
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