«J’appelle poésie cet envers du temps, ces ténèbres aux yeux grands ouverts.»
(Louis Aragon)
Le 18e Printemps des Poètes qui se déroule ce mois-ci a pour thème le Grand XXe siècle, cent ans de poésie.
Ce sera l’occasion de mettre à l’honneur les poètes du siècle dernier. Ils sont nombreux à avoir trouvé une place dans les anthologie. Parmi eux citons :
Apollinaire, Supervielle, Cendrars, Saint John Perse, Eluard, Breton, Aragon, Michaux, Ponge, Prévert, Queneau, Tardieu, Senghor, René Char, Guillevic, Césaire, Bonnefoy, Jaccottet, Jouve, Reverdy, Desnos, Follain, René-Guy Cadou, Andrée Chedid....
La poésie n’occupe pas la place qu’elle mérite dans notre société. J’ai expliqué dans mon livre Changer d’ère - la société conviviale - les raisons de ce désintérêt :
« La société moderne encourage les égoïsmes, les corporatismes, les luttes implacables pour parvenir à la réussite sociale qui permettra aux heureux élus d'obtenir la reconnaissance des autres et en même temps un train de vie satisfaisant. Elle laisse au bord de la route les exclus du système et elle néglige les valeurs non marchandes. C'est pourquoi la dimension poétique de l'homme qui lui permet de créer, de rêver, d'accéder à la beauté des arts a été jusqu'à maintenant négligée. ( page 38)
Dans ce livre, je rappelle aussi la dimension poétique de l’écologie. J'explique comment la société conviviale que j’appelle de mes vœux libèrera l’être humain : elle favorisera la créativité sous toutes ses formes et en particulier l’accès à la poésie.
« De Ronsard à Guillevic en passant par Victor Hugo et Verhaeren, nombreux sont les poètes qui ont célébré les valeurs ayant fondé l'écologie : les rapports harmonieux de l'homme avec la nature, le respect du vivant, la solidarité entre les êtres.
Tout le monde ne peut devenir Rimbaud mais il faut permettre à toute personne d'avoir accès à la beauté de ses textes. Un poème tel que Sensation illustre le réenchantement de la vie :
" Par les soirs bleus d'hiver, j'irai par les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue…
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, très loin, comme un bohémien
Par la nature, heureux comme avec une femme."
Comme chaque année, je contribuerai à cette nouvelle édition du Printemps des Poètes en évoquant quelques auteurs du 20e siècle que j’apprécie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire