Photos de Ramon Ciuret
La Rumeur du temps entame sa cinquième - et dernière - semaine des chroniques d’été. Sur des photos de Ramon Ciuret, voici des impressions, réflexions et émotions exprimées en toute liberté.
DEUX ENFANTS
Août s'achève. Quand revient le mois de septembre, on se dit que l’été est déjà fini.
Pour les écoliers, c’est le retour en classe et la joie des retrouvailles avec les camarades, pour ceux qui travaillent il reste encore quelques doux souvenirs des vacances pour rêver. Brutalement la vie reprend son cours habituel.
Ces chroniques d’été tirent elles aussi à leur fin.
À l’occasion de la rentrée des classes, tournons-nous aujourd’hui vers ceux qui feront l’avenir : les enfants.
PHOTO 1
Ils sont là tous les deux, photographiés de profil, elle - la plus jeune - les yeux cachés par son chapeau rose, lui, avec sa casquette grise, regardant résolument au loin. Ils sont pleins d’enthousiasme, ils font de grands rêves. Ils ont peut-être déjà une idée du métier qu’ils voudraient faire plus tard.
Ils sont encore insouciants mais ils n’ignorent pas qu’ils vivent dans un monde difficile. On leur a dit que le monde avait fait beaucoup de progrès au cours des cent dernières années, mais en regardant la télé ils ont pu voir que des journalistes pouvaient mourir en travaillant, que des vacanciers sur une plage, des gens visitant un musée, n’étaient plus en sécurité. Le monde moderne s’apparente par certains aspects au Moyen-Age, une époque où il était dangereux de se déplacer la nuit.
Alors on ne peut espérer qu’une chose, c’est que cette génération montante sera plus sage que celles qui l’ont précédée. L’école, que ces enfants vont retrouver demain, peut contribuer à en faire des êtres responsables.
PHOTO 2
Dans un panier d’osier, des livres ont été déposés hâtivement. Certains d’entre eux intéressent déjà le garçon et la fillette ; les autres, ils les liront dès qu’ils seront adolescents, ou plus tard encore.
Le livre est en danger depuis que les écrans de toutes tailles, ceux des smartphones, des tablettes, des ordinateurs et des télés, ont envahi notre quotidien. Le temps passé devant ceux-ci réduit forcément le temps passé devant un livre. C’est regrettable pour la culture. C’est aussi dangereux pour la liberté car si le livre est un outil d’émancipation, les appareils connectés nous enferment dans un monde peu rassurant.