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mercredi 13 janvier 2016

n° 1020 - Le Petit Prince


Antoine de Saint-Exupéry en 1935

Dans l’histoire de la littérature, le Petit Prince apparaît comme un phénomène à part.
Depuis 1943, date de sa première publication aux Etats-Unis, le livre n’a cessé d’avoir du succès au point qu’il est aujourd’hui, après la Bible, l’ouvrage le plus lu dans le monde.

Livre inclassable que Saint-Exupéry a dédié à son ami Léon Werth ou plutôt « à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne », le Petit Prince a d’abord était présenté comme un conte pour enfants tout en sachant qu’il s’adressait aussi aux adultes.
Conte à la fois philosophique par les idées qu’il transmet et conte poétique par le style, ce livre tient une place particulière dans l’œuvre de Saint-Exupéry qui  jusque-là s’était appuyé  sur son expérience de pilote pour écrire Courrier Sud, Vol de nuit,  Terre des hommes et Pilote de guerre.

J’avais dix ans quand on m’a offert le Petit Prince. Je me souviens d’avoir été captivé par l’histoire de ce petit garçon  qui surgit tout à coup dans le désert devant un pilote dont l’avion vient de tomber en panne et lui demande de dessiner un mouton. Mais ce sont surtout les premiers dessins  qui m’avaient étonné. Ce chapeau qui n’en était pas un parce qu’il représentait un boa ayant avalé un éléphant m'avait bien fait rire.

Après cette première lecture, j’ai relu maintes fois le livre. Au fil du temps, je l’ai lu  différemment.
La réussite du Petit Prince est d’abord dans la façon dont l’auteur a su traduire l’âme enfantine. Habilement, à partir de la logique de l’enfant, il pointe les travers du monde des adultes : le monarque qui règne sur une planète minuscule croit que les étoiles lui obéissent, le vaniteux pense que tout le monde l'admire, le businessman passe son temps à compter et cherche à posséder, l’allumeur de réverbère fait un travail stupide sans chercher à comprendre parce que « c’est la consigne », le géographe  prétentieux ne veut pas être confondu avec l’explorateur, il est « trop important pour flâner ».

Les derniers chapitres, ceux qui racontent les rencontres que le Petit Prince fait sur la Terre sont les plus poétiques et SaintExupéry y montre son amour de la nature, son attachement à l’amitié. En même temps, il poursuit sa quête philosophique, en faisant dire à son héros que les hommes « s’enfournent dans les rapides » sans savoir ce qu’ils cherchent.
« Alors ils s’agitent et tournent en rond.» *

Et chaque fois qu’on relit ce livre, on comprend mieux les raisons de son succès : les thèmes qui y sont abordés n'ont pas de frontières et ils ne vieillissent pas.


* Bibliothèque de la Pléiade, page 482 (Saint-Exupéry - Œuvres)
 

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