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lundi 7 décembre 2015

n° 999 Carnet de bord ( semaine 50)






Les philosophes, la guerre, le climat, la haine de l’autre

Depuis quelques semaines, les évènements se bousculent et aucun d’entre eux ne permet de verser dans l’optimisme. 
Après les attentats du 13 novembre, la réponse n’a pas tardé ; sans réflexion de fond pour définir un avenir politique de la zone visée, c’est la guerre qui a été choisie, les bombes tombent sur la Syrie et chacune d’ elles risque de tuer des civils.

À Paris, la Conférence sur le climat se poursuit et malgré les propos rassurants de certains participants, on sait que les mesures qui permettraient de limiter la hausse de température à 1°5 ont peu de chance d'être prises. De grands groupes pollueurs et des pays qui ne veulent pas entendre parler de la fin des énergies fossiles sont présents à la COP 21 ; il ne faut pas compter sur eux pour que le monde adopte un type de développement écologique.

Et puis hier, dans les treize nouvelles régions françaises, les urnes ont rendu leur verdict : la progression du parti de Mme Le Pen a été confirmée, le PS s’est effondré et sera absent dans plusieurs régions au second tour, les écologistes et les autres partis de gauche n’ont pas pesé lourd. Cela n’est pas le fruit du hasard, il a fallu trente années de reniements, de promesses non tenues, de concessions faites au détriment de la démocratie, pour en arriver là.
Trente années pendant lesquelles on a laissé se développer les thèses xénophobes, les contre-vérités, sans beaucoup réagir. 

Les philosophes médiatiques sont le symbole de ce glissement qui a abouti à la situation actuelle. 
Au 18e siècle, Rousseau, Voltaire, Condorcet, Diderot...développaient les idées émancipatrices sur lesquelles on s’est appuyé pour bâtir la République.
Les philosophes modernes - du moins ceux qu’on voit souvent sur les écrans - parlent de tous les sujets, même de ceux qu’ils connaissent mal.

C’est ainsi que Luc Ferry écrivait en 1992 Le nouvel ordre écologique, un pamphlet dans lequel il montrait sa méconnaissance du sujet.
Le semaine dernière, on a vu Raphael Enthoven regretter, sur une chaîne de télévision, qu’on ne donne pas davantage la parole aux climatosceptiques. Au nom du débat. Or le dérèglement climatique ne peut être remis en cause par un débat philosophique,  c’est une vérité scientifique.

Il y a quelques années, Bernard-Henry Lévy se vantait d’avoir poussé l’ex-président Sarkozy à faire la guerre en Libye.

Quant aux idées qui ont triomphé hier ( repli sur soi, préférence nationale, xénophobie), elles ont été portées ces dernières années par des intellectuels tels que Finkielkraut, honoré l’an dernier par un titre d’académicien.

Les idées  qui rendent la période actuelle si douloureuse sont bien dans " l'air du temps "

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