Berthe MORISOT, l’art du portrait
BERTHE MORISOT par E.MANET |
Pour clore la série de billets consacrés aux peintres impressionnistes, j’ai choisi d’évoquer la vie et l’œuvre d’une femme, Berthe Morisot.
Quand celle-ci est née, au milieu du 19e siècle, le destin de la femme était tracé selon un schéma duquel il était difficile de sortir : se marier, avoir des enfants, s’occuper des tâches ménagères...
Celles qui choisissaient la voie artistique devenaient actrices, chanteuses, modèles et - on l’a vu dans un billet précédent - vivaient dans la pauvreté.
Pour se lancer vers une activité créatrice ( la littérature, la musique, la peinture...), il fallait avoir un tempérament sortant de l’ordinaire : ce fut le cas de Georges Sand, de Louise Michel, romancière et femme politique.
L'OMBRELLE VERTE - 1873 |
JOUR D'ETE -1879 |
Berthe Morisot est l’une des rares femmes impressionnistes dont le talent a été reconnu.
D’abord élève de Corot, elle rencontre en 1868 - elle a alors 27 ans - Edouard Manet qui devient son professeur et la prendra à plusieurs reprises comme modèle.
Elle expose avec les Impressionnistes en 1874, année de son mariage avec Eugène Manet, le frère d’Edouard.
Grande voyageuse, elle visite l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie...
Elle meurt à 54 ans, après avoir connu une série de deuils.
Il y a dans ses tableaux une touche de douceur et de légèreté exprimée par l’emploi de teintes claires;
Bien qu’elle ait choisi des thèmes variés, c’est surtout dans le portrait qu’elle a excellé : portraits d’enfants ( dont ceux de sa propre fille), portraits de femmes, comme dans les deux tableaux présentés aujourd’hui.
Le premier, intitulé curieusement L’ombrelle verte ( laquelle occupe peu d’espace) représente une jeune femme dont la robe blanche tranche avec le paysage champêtre qui l’entoure.Le sous-titre du tableau est : Madame Pontillon assise dans l’herbe. Cette toile a été réalisée en 1873.
Le second tableau - Jour d’été - a été peint en 1879. On y voit deux jeunes femmes dans une barque ; elles sont élégamment vêtues. Celle aux habits clairs a le regard d’une personne perdue dans ses pensées ; la seconde regarde l’eau du lac ( il s'agit du bois de Boulogne).
En observant ces deux tableaux que six années séparent, on est frappé par l’évolution de la peinture de Berthe Morisot. Alors que le premier est d’une facture plutôt classique, dans le second, la technique n’est plus la même : comme Degas, Manet et Van Gogh, Berthe Morisot s’est libérée de la tradition, sa peinture s’épanouit, devient de plus en plus inventive.
Son talent et sa forte personnalité lui ont valu la reconnaissance de ses amis impressionnistes.
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