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jeudi 30 décembre 2010

La fabuleuse histoire de la Terre




Le documentaire «  Voyage aux origines de la terre » que France 5 a diffusé au début de la semaine a permis à la chaîne de battre son record d’audience. C’est une bonne nouvelle car, dans une période de l’année plutôt tournée vers la fête, les chansons, les repas, le succès d'une telle émission n’était pas garanti. Les téléspectateurs  qui l’ont regardée ont pu ainsi en une heure et demie survoler 5 milliards d’années, de la naissance de la Terre à aujourd’hui.
Qu’il y ait eu des raccourcis dans ce récit, des imprécisions, des phénomènes insuffisamment expliqués et peut-être des hypothèses scientifiques hasardeuses, n’est pas un véritable problème. La qualité essentielle de ce documentaire était dans la beauté des images de synthèse qui a permis de faire passer un message évident :  l’aventure époustouflante qui a débuté il y a cinq milliards d’années a été une suite d’événements impressionnants, de catastrophes naturelles ( éruptions, inondations, chutes de météorites, changements climatiques extrêmes) qui ont modifié à plusieurs reprises la Terre, amenant les océans, les continents et finalement la vie, d’abord sous la forme la plus rudimentaire puis au fil du temps — un temps très long — sous une forme de plus en plus complexe, avec l’arrivée des mammifères puis de l’Homme.
De ce film,  je tire deux leçons. D’abord, il a fallu un temps très, très long  pour aboutir à la Terre qu’ont connue les premiers hommes, la Terre avec toutes ses richesses naturelles : l’eau, l’air, les réserves de charbon, de pétrole…La seconde, c’est que la Terre vit : elle s’est transformée dans le passé, elle continue, à son rythme, d’évoluer.
Comment ne pas voir que le problème écologique qui nous interpelle tous aujourd’hui réside dans la différence de rythme entre celui du cosmos et celui de l’Homme moderne qui en un temps très court ( quelques siècles) a modifié et en partie détruit  la planète qui l’abrite ? 

vendredi 24 décembre 2010

Trêve de Noël


De nombreux auteurs ont écrit des contes ayant pour thème la fête de Noël : Alphonse Daudet ( dont le truculent révérend  dom Balaguère des « trois messes basses » est dans toutes les mémoires ), Pirandello, Andersen, Charles Dickens…

Mais parfois la réalité nous offre des histoires dont l’intensité est bien plus forte que celle des contes sortis de l’imagination des plus grands écrivains ; je pense à cet épisode qui s’est produit le 25 décembre 1914, en pleine guerre mondiale, dans les environs d’Ypres et que l’histoire officielle nous a longtemps caché : la trêve de Noël* ayant réuni pendant quelques jours des soldats allemands, britanniques et français, dans une démarche spontanée de rejet d’une situation qu’ils jugeaient inhumaine.

Ces soldats étaient épuisés, ils avaient vu de nombreux camarades mourir les uns après les autres, la vie dans les tranchées était insupportable. Ce matin-là, on entendit soudain des chants monter du côté allemand où des sapins de Noël avaient été plantés. Les soldats allemands appelèrent les Français et les Britanniques à venir les rejoindre et l’on assista alors à des scènes improbables de fraternisation  lourdes de signification. Elles étaient un appel sincère pour le retour à la paix.

Cette trêve a été racontée par Christian Carion dans son film Joyeux Noël.

mercredi 22 décembre 2010

PAIX : le mot de la semaine (18)

Chaque semaine, voici une  courte réflexion autour d’un mot. 

          Aujourd’hui,  le mot :   Paix



Depuis que l’Eglise a obligé (aux alentours de l’an 1000) les seigneurs à observer une période de paix  autour de Noël, on associe à cette période l’idée de paix, mais depuis 2000 ans celle-ci n’a jamais réussi à s’imposer durablement à travers le monde. Cela n’est pas étonnant : peu de civilisations se sont bâties sur des idées pacifistes.
Chez nous, combien de générations ont baigné dès l’enfance — notamment à travers les récits de l’histoire de France — dans le mythe de héros ayant bâti leur réputation dans des batailles : Vercingétorix, Charlemagne, Bayard, Du Guesclin,
Napoléon, et bien d’autres encore !
L’éducation à la paix : un bel objectif pour le 21e siècle.

lundi 20 décembre 2010

LE SAGE



1
— C’est dans la solitude et le silence des monts
que je vois la vérité, disait le vieux sage.


2
- Tous les sentiers boueux, je les ai parcourus. Alors j’ai pris racine au milieu des vieux arbres. Et patiemment ils m’ont appris à vivre.
Ainsi parlait le sage.

samedi 18 décembre 2010

Les limites du développement durable



Depuis la conférence de Rio en 1992, beaucoup de gens, beaucoup de pays, font référence au développement durable et pourtant l’état écologique de la planète ne s’améliore pas : le réchauffement climatique est une menace sérieuse, la biodiversité s’appauvrit, l’accès à l’eau potable n’est pas offert à tous.
Où est le problème ?
La réponse est simple : le concept de développement durable ne remet pas en cause l’économie dominante dont la priorité est de satisfaire les actionnaires des grandes entreprises alors que toute production devrait avoir pour but l’utilité sociale et environnementale.
Pour les grands groupes, le développement durable est même devenu une source nouvelle de profit : les grands pollueurs n’hésitent pas à se donner une image « verte ».

Prenons l’exemple de l’eau : voilà un bien naturel qui  fut autrefois gratuit. Les pratiques agricoles et industrielles l’ont tellement polluée que l’eau du robinet coûte de plus en plus cher. Malgré cela, son prix actuel est beaucoup plus bas que celui d’une eau mise en bouteille (autour de 0,5 centimes le litre) .
Pour protéger l’environnement, il serait souhaitable de réduire au maximum la quantité des emballages. Or, entre 1994 et 2004, on a noté une augmentation de 30% des ordures ménagères, ( chiffre lu sur le site d’Eco-emballages.)
Cette entreprise privée qui regroupe 92 industriels de grande consommation et a signé de nombreux contrats avec les communes  se réclame du développement durable.
Au nom des intérêts économiques, on ne la verra bien sûr jamais faire de la pub pour l’eau du robinet !
C’est cette logique comptable qu’il faut casser si l’on veut véritablement aller vers une société écologique.

mardi 14 décembre 2010

Réchauffement climatique

REGARD SUR CANCÚN  



Le texte ayant conclu la rencontre de Cancún n’est pas parfait, loin de là. Il montre les limites du développement durable qui s’inscrit dans le cadre d’une société dominée par une vision trop économiste des problèmes.
Il contient cependant quelques points qui reconnaissent le réchauffement climatique comme un phénomène qu’il faut enrayer. 
Demander aux pays industrialisés de diminuer d’ici 2020 de 25 à 40 % ( par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre est-il assez volontariste ? Je ne le pense pas. Voir une nouvelle fois les Etats-Unis refuser ce point de l’accord est une mauvaise nouvelle pour l’état de la planète.
Pour le reste, on est plutôt dans l’univers des promesses lointaines que des engagements fermes. Ainsi l’aide aux pays en développement serait de 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020. Pourquoi attendre 10 ans encore ?
La réduction de la déforestation est inscrite dans le texte en termes vagues.
Enfin, en ce qui concerne le protocole de Kyoto dont la première période s’achèvera en 2012, rien aujourd’hui ne garantit qu’il sera poursuivi dans des conditions convenables car trois grands pays, le Japon, la Russie, le Canada, ont fait part de leurs réticences.
Le sommet de Copenhague  s’était achevé lamentablement, celui de Cancún ne mérite pas qu’on manifeste une grande joie.

dimanche 12 décembre 2010

CONTES BREFS (8)



Celui qui rêvait de devenir écrivain



A dix ans, Maxime Tabart rêvait déjà de devenir écrivain. Quelques années plus tard, il lui arrivait fréquemment de se lever la nuit, d’endosser une robe de chambre et de se mettre à écrire  en buvant plusieurs tasses de café. Il se prenait volontiers pour le nouveau Balzac. Quelques prix de poésie glanés dans différents concours avaient encouragé sa vocation.
Arrivé à l’âge adulte, Maxime Tabart pensa qu’il devenait urgent de publier les œuvres qui s’étaient accumulées sur son bureau, depuis une dizaine d’années. La liste des éditeurs qu’il avait retenus était déjà prête lorsqu’il eut un terrible choc en flânant dans les allées d’une grande librairie : le nombre de livres qui s’entassaient sur les grandes tables et sur les rayons était impressionnant.
— Comment mes livres vont-ils se faire remarquer parmi cette multitude d’ouvrages ? pensa-t-il.
La perspective de voir ses livres finir au pilon lui était insupportable et Maxime Tabart remit à plus tard sa décision d’envoyer un premier livre à un éditeur. Les années passèrent. Au milieu des années 80, comme beaucoup d’autres autour de lui, il s’enflamma pour la cause écologiste.
— Sacrifier des arbres pour publier des livres qui  tomberont dans l’oubli ou ne seront jamais lus, ce serait complètement irresponsable, pensait-il. Et puis, vouloir se faire connaître en écrivant, c’est un acte vaniteux.
Ayant ainsi renoncé à être le grand écrivain qu'il rêvait de devenir, Maxime Tabart  se contentait, après ses promenades à travers bois  et collines, de noter ses impressions et il inventait des histoires qu’il lisait de temps en temps à ses petits-enfants.                      

jeudi 9 décembre 2010

FOOT, PETROLE...

FOOT ET NON-SENS ECOLOGIQUE


J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer ma méfiance vis-à-vis des « écologistes médiatiques », ces personnages qu’apprécie tellement la presse. Ils ont le mérite d’alerter l’opinion sur la gravité de la crise écologique mais un jour ou l’autre ils finissent toujours par prendre des positions qui bafouent les principes de l’écologie.
Prenons l’exemple récent du choix fait par la fédération internationale  de football d’offrir l’organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar ( après la Russie, soit deux des plus grands producteurs mondiaux de pétrole !)
Même si tout le monde a compris que les dirigeants  du football, depuis longtemps, se préoccupent davantage des retombées économiques de leur choix que de l’intérêt sportif, quel sens a l’organisation d’une telle  compétition dans un pays où les infrastructures très coûteuses ne seront d’aucune utilité ?
Et comme la température en été y est toujours entre 40 et 50 °, on résoudra le problème de la chaleur en équipant chaque stade de systèmes de climatisation ! Certes, c’est le photovoltaïque qui sera utilisé, nous dit-on, mais quel gâchis d’énergie pour une construction qui n’a aucune utilité  sociale et environnementale !
Et parmi ceux qui ont soutenu la candidature du Qatar, on trouve l’un des éminents écologistes médiatiques dont je parlais à l’instant : M. Yann Arthus-Bertrand.
Ceux qui lui avaient fait confiance jusqu’ici pour défendre l’écologie auront  sans aucun doute compris cette fois leur méprise.

mardi 7 décembre 2010

Bonheur, le mot de la semaine ( 16 )

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  
une  courte réflexion développée en une  phrase. 

          Aujourd’hui,  le mot :   Bonheur




Donner  une définition satisfaisante du mot bonheur n’est pas chose facile ; j’en cherche une depuis longtemps et je dois avouer que je ne l’ai pas encore trouvée, mais je peux par contre parler de tous ces instants de bonheur  que j’ai connus en marchant dans la forêt, en sentant l’odeur de la mer, en regardant un tableau de Van Gogh, en lisant un poème de Rimbaud - ô la beauté du Bateau ivre, en écoutant le Boléro de Ravel, sans oublier ces instants de bonheur que sont  des regards échangés, des sourires bienveillants, des conversations complices…

dimanche 5 décembre 2010

La misère




Nous approchons des fêtes de fin d’année et les grandes marques déversent chaque jour leurs catalogues dans les boîtes aux lettres pour pousser le consommateur à acheter toujours plus. Beaucoup se laisseront tenter, quitte à s’endetter un peu plus.
Il y en a qui n’auront pas l’esprit à la fête. Ils luttent en ce moment contre le froid, le ventre creux et  dorment dans la rue à même le sol, parfois dans une vieille voiture.
Il y a toujours eu des pauvres, des gens sans domicile fixe. Autrefois, pour certains, c’était un choix de vie. Ces marginaux — parmi eux, des artistes, des poètes — rejetaient la société et ils pensaient, en vivant ainsi, connaître la liberté.
Aujourd’hui, la misère a changé de visage. Entendre dire que dormir dans la rue est un choix ( un ancien président de  la  République l’a  suggéré dernièrement à la télévision) est insoutenable. De nos jours, toute personne bien insérée dans la vie peut se retrouver brutalement dans la rue :  des jeunes gens mis à la porte de chez eux par leurs parents, des personnes perdant leur travail ( certains ayant un emploi n’arrivent même pas à payer des loyers devenus exorbitants) ; un changement de situation familiale suffit parfois pour basculer dans la pauvreté.


Et puis il y a cette pauvreté extrême dans les pays du Sud.
Une situation insoutenable !

lundi 29 novembre 2010

Résister, le mot de la semaine ( 15)

Chaque semaine, voici une  courte réflexion - à partir d’un mot - développée en une  phrase. 

          Aujourd’hui,  le mot :   résister






«  Souffrez que je résiste à votre volonté. »
(Molière)


Voilà un mot qui exprime bien la vie, la vraie, celle des hommes debout : face aux oppressions, aux menaces contre la liberté, face à l’usage de la force, ne pas céder est une obligation ; celui qui se rebelle contre les injustices, contre toutes les formes de racisme, contre la tyrannie, fait avancer la société tandis que le résigné et pis encore le courtisan prennent le risque de la conduire aux pires catastrophes.

samedi 27 novembre 2010

CONTES BREFS (7)

Le bûcheron

Le comportement de certains de nos semblables est paradoxal. Un tel qui le jour est cadre supérieur dans une grande banque internationale  prononce le soir devant ses camarades des discours virulents contre le monde des banquiers. Tel autre qui se dit défenseur de la cause animale — et qui aime ses chats plus que tout — ne saurait se passer de foie gras et prend du plaisir à assister aux corridas.
Stanislas Mouthier faisait partie de ces hommes qui vivent dans le paradoxe. Dès l’enfance, il avait montré qu’il aimait la nature. Il serait sans aucun doute un futur écologiste, pensaient ses parents qui l’imaginaient déjà cultivant son jardin bio et vendant ses légumes sur les marchés. Stanislas préféra choisir le métier de bûcheron. Il abattait des arbres à longueur de journée avec beaucoup d’ardeur.
Stanislas était un solitaire. On ne lui connaissait pas d’amis, pas de compagne. Il ne tolérait que la présence de ses chiens.
Sa véritable passion, c’était la vitesse  et c’est ce qui l’avait poussé à acheter une moto. Il occupait ses loisirs à parcourir les routes de campagne à toute allure. Cette passion lui fut fatale.
Un matin d’automne, alors qu’il venait de quitter un village, un chien qui avait aperçu une chienne à son goût  traversa soudainement la route pour la rejoindre. Stanislas freina à mort pour éviter l’animal. La chaussée était glissante, la moto termina sa course contre un platane. C’est au pied de cet arbre qu’on le retrouva quelques minutes plus tard. Il était déjà mort.
Ainsi s’acheva, à tout juste 50 ans, la vie de Stanislas Mouthier, ami des chiens, amoureux de la nature et bûcheron.


jeudi 25 novembre 2010

Les cardères




Etonnantes cardères  qui occupent des espaces où l’homme n’a pas cherché à imposer sa loi.  Au milieu d’un talus, elles offrent le spectacle sauvage d’une nature qui reprend ses droits. Cette beauté débridée me plaît davantage que la rigueur des jardins trop ordonnés.

Les cardères se dressent vers le ciel, telles une forêt de micros bruns et velus  que tendraient d’invisibles journalistes prêts à recueillir les déclarations d’une  célébrité. 

Il y a dans le langage populaire une poésie que j’ai déjà évoquée (voir Messages les plus consultés). Il y a aussi un sens aigu de l’observation que l’on retrouve dans le cabaret des oiseaux, autre façon de désigner la cardère qui offre la particularité de former, à la base des feuilles, une minuscule cuvette où les oiseaux viennent s’abreuver.

L’homme n’a pas véritablement inventé le peigne et la brosse. Il n’a fait que s'inspirer de la cardère qu’on utilisait jadis pour démêler la laine.

mardi 23 novembre 2010

Regard sur l'IDH 2010


IDH

Le PNUD ( programme des Nations Unies pour le Développement )  a établi à partir de 1990 un nouvel indice, l’IDH ( indice de développement humain) afin de corriger le PIB qui est une mesure prenant en compte uniquement les activités économiques d’un pays.


L’IDH est loin d’être parfait : il reste basé sur l'idée de croissance économique et ne tient compte que des questions de santé et d’éducation mais il introduit cette année une donnée nouvelle, l'inégalité des genres. 
En dehors de l’IDH, de nouvelles propositions ont été faites, beaucoup plus intéressantes. Celle qui me semble la plus complète vient du Canada ; il s’agit de l’indice de qualité de vie et de bien-être qui est le fruit d’un travail commun de chercheurs et de citoyens.

Que nous apprend l’IDH 2010 ? 
Si l’on relève un gain en ce qui concerne l’espérance de vie, on est obligé de constater que le fossé entre pays riches et pays pauvres ne se réduit pas : les dix pays venant en fin de classement se trouvent en Afrique. Dans les premières positions, on trouve dans l’ordre la Norvège, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les  Etats-Unis. Un classement qui ne présente pas de surprises mais qui ne doit pas faire oublier, surtout pour les USA, les disparités internes. ( pour information : la France arrive en 14e position ) 

La réduction des inégalités entre le Nord et le Sud reste plus que jamais un objectif qui devrait être pris à bras le corps au niveau international, mais le  monde économique est-il prêt à se remettre en cause ?

mercredi 17 novembre 2010

Démocratie

Entendre la rumeur du temps présent pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et chercher avec modestie mais avec opiniâtreté des pistes permettant d’entrevoir un avenir meilleur, tel est le but poursuivi au travers de mes billets. 





Lorsqu’on aborde des sujets relevant de la politique, l’exercice devient délicat : il faut d’abord éviter, comme le font la plupart des politiciens, de tomber dans la caricature, dans la démagogie, dans l’invective, dans la critique systématique de l’adversaire.
Il faut éviter d’autre part de se satisfaire d’un semblant de consensus qui ne résout rien. La démocratie n’avance que par un véritable débat.
 Voilà ce qu’on attend d’une démocratie digne de ce nom. J’avoue que dans le paysage politique français actuel je vois peu de personnages ayant assez de respect des citoyens pour leur parler un langage de vérité et de raison. Dans le passé, Pierre Mendès-France a sans doute été le meilleur symbole d’une politique exigeante et responsable ; à l’étranger Nelson Mandela et surtout Gandhi imposent le respect par l’adéquation entre leurs idées, leur vie et leur action.
Dans de nombreux pays démocratiques aujourd’hui, la conception de la politique est pitoyable. Les hommes au pouvoir et leurs opposants ( qui aspirent à prendre leur place) abandonnent le débat sur les questions importantes, celles qui engagent non seulement la qualité de vie des contemporains mais aussi  celle des générations futures, pour se transformer en hommes de communication, reprenant les méthodes qu'utilisent  les publicitaires pour attirer une nouvelle clientèle. Leur but suprême est d’accéder au pouvoir. Et la démocratie en pâtit.

samedi 13 novembre 2010

Théodore MONOD : l'appel du désert

« La vie n’est pas la joie. C’est  la tension dans l’effort... »
               Th. Monod - Carnets


Théodore Monod   est né en 1902 et il est mort le 22 novembre 2000.  A l’occasion des dix ans de sa disparition, le Muséum national d'Histoire naturelle a décidé de rendre hommage à cet homme d'exception, aux multiples talents, qui a traversé un siècle chaotique marqué par deux grandes guerres et de nombreux conflits, par la détérioration de l’état de la planète, l’accroissement de l’exclusion, les abominations du nazisme, autant de faits, d’événements qui l’ont révolté  et l’ont poussé à agir.
Cet hommage me paraît fort utile en ces temps troublés et incertains.

Théodore Monod était d’abord un naturaliste, un explorateur et c’est sans aucun doute sa fascination pour le désert qui a marqué le plus son existence : pendant 60 ans il a parcouru le désert du Sahara, parfois à dos de dromadaire, le plus souvent à pied, y  découvrant des espèces végétales et y trouvant surtout un lieu de méditation dans le silence des sables.
Comme il l’a dit lui-même, il n’appartenait à aucun parti mais il épousait toutes les causes humanistes : antiraciste, écologiste, pacifiste, il s’était prononcé contre la guerre d’Algérie, il était contre l’arme nucléaire ( au point de jeûner pour dire son opposition aux bombardements atomiques d’ Hiroshima et de Nagasaki )
Théodore Monod respectait la vie sous toutes ses formes. Lui qui était protestant regrettait le silence de la théologie chrétienne sur la question de la souffrance animale et il dénonçait la chasse, la corrida, la vivisection.
Homme engagé, il n’a jamais cherché la médiatisation à outrance. Il était un homme du désert tourné sur le monde et ses misères. Les hommes d'aujourd'hui gagneraient à entendre le message de Théodore Monod.

jeudi 11 novembre 2010

VARSOVIE 42




Je me suis rendu à plusieurs reprises en Pologne et, dès le premier voyage, j’ai aimé ce pays, ses habitants accueillants, volontaires, ses villes chargées d’histoire, ses paysages romantiques.
Au cours des siècles, la Pologne a beaucoup  souffert. Auschwitz-Birkenau, le ghetto de Varsovie, Treblinka…sont des lieux qui évoquent à jamais la barbarie.

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Varsovie s’endormait dans la nuit de novembre et la pluie qui tombait monotone s’insinuait entre les pavés.
La ville était sereine
 — Avec le temps les  blessures des villes aussi  finissent par se cicatriser  —


Et soudain sur la place déserte une femme  a surgi.
Elle courait dans son long manteau noir.
— Qui est-elle? Où va-t-elle? Et pourquoi cette fuite ?
Je ne le saurai pas. 
Quelques  pas sous la pluie …elle avait disparu…


Et je me suis souvenu de ce long mur  gris —œuvre de barbarie,  prison pour innocents — et de cette gare sinistre  des  voyages sans retour.


Varsovie novembre quarante-deux.
On entendait au loin des bruits de fusillade et des femmes, des hommes passaient devant les morts.
Ils fuyaient  affamés vers un port improbable.


Et l’ombre qui avait traversé la place s’incrustait dans ma mémoire.. .


mardi 9 novembre 2010

Théâtre : Yes, peut-être

de Marguerite DURAS



La compagnie des Mers du Nord était de passage dans le Boulonnais ce vendredi pour présenter une courte pièce de Marguerite Duras, écrite en 1968 : Yes, peut-être.
Cette pièce peu connue démontre que l’auteur était une visionnaire. Certes, en 1968, les premiers signes de la crise écologique étaient déjà apparus, le combat des antinucléaires était  bien vivace, l’ombre d’Hiroshima planait sur le monde et beaucoup de gens dénonçaient la guerre du Vietnam. Mais la prise de conscience des problèmes écologiques était moins forte qu’aujourd’hui.
Marguerite Duras nous présente dans cette pièce un monde dévasté par un désastre nucléaire. Il ne reste qu’un théâtre près de la mer. Du monde civilisé survit une vieille femme. Dans un coin de la scène un guerrier, plus mort que vivant, enchaîné, dont on apprendra qu’il est là pour repeupler la planète.
Apparaît soudain au-dessus de nos têtes une jeune femme venue d’ailleurs ; elle est à la recherche d’eau et de connaissances. Dans un langage minimaliste, les deux femmes vont tenter de communiquer. Peu à peu des bribes de mémoire collective vont se reconstruire. On comprend que les deux femmes vont essayer de vivre et la pièce se termine sur une note optimiste, par un passage de témoin entre la vieille femme du monde détruit et la jeune inconnue.
Les trois acteurs sont excellents. Brigitte Mounier qui assure la mise en scène a confirmé dans le débat qui a suivi le spectacle qu’elle était une femme engagée. La compagnie des Mers du Nord est installée à Gravelines, près de la plus grosse centrale nucléaire d’Europe et de 14 sites classés Seveso. Le choix de  cette pièce n'est donc pas innocent. C’est un théâtre militant qu’elle nous offre.
Souhaitons-lui de poursuivre longtemps sa mission. 

dimanche 7 novembre 2010

TRAIN, le mot de la semaine ( 12 )



Chaque semaine, voici une courte réflexion - à partir d’un mot - développée en une  phrase. 

Aujourd’hui,  le mot :  train  





Beaucoup de gens ont de la sympathie pour le train, qu’il s’agisse du jouet qui ravit les enfants et les pères, du petit train touristique  qui permet de traverser de superbes paysages et bien sûr du train qu’on prend pour se rendre au travail ou partir en vacances, train qui est le mode  de transport préféré des écologistes ( après la marche et le vélo pour les petites distances ), mais dont on fait parfois un usage  peu conforme aux valeurs portées par l’écologie : s’il n’est pas nécessaire de s'étendre sur l'usage du train pendant les heures noires de la seconde guerre mondiale, on peut déplorer  que régulièrement de dangereux convois de déchets nucléaires traversent la France dans la plus grande opacité, sans que les spécialistes  puissent faire  les mesures de radioactivité qui permettraient d’informer les populations ; il y a des trains qu’on aimerait ne pas voir circuler. 

vendredi 5 novembre 2010

LE JOUEUR D'ECHECS



CONTES BREFS ( 1 )

Qu’est devenu Boris Drigonov, le célèbre joueur d’échecs qui dans les années 70-80 était réputé imbattable ? Aujourd’hui octogénaire, il vivrait en Toscane, dans une maison de repos pour personnes âgées. Dans sa chambre, quelques échiquiers sur lesquels sont disposées soigneusement les pièces du jeu rappellent son passé glorieux. Boris passe devant ceux-ci sans émotion, ils ne lui rappellent rien.

Sa descente aux enfers a débuté ce jour de janvier 1991 où un puissant ordinateur l’a battu. Boris Drigonov ne s’en est jamais remis. Il a alors subi une forte dépression puis a vécu une période de mysticisme profond et s’est coupé  petit à petit  du monde réel. Mais avait-il connu dans le passé ce monde-là ? On peut en douter.
Dès l’âge de trois ans, le jeune Boris fut plongé dans le monde des échecs  par son grand-père, un ancien champion russe persuadé que ce jeu  avait mille vertus : il contribuait, selon lui, à former des gens  modestes, sensibles au vrai et au beau, leur donnait de la profondeur d’esprit et un caractère ferme. Il avait oublié que les échecs avaient parfois aussi un pouvoir de fascination destructeur.
Si le petit Boris battait déjà à huit ans des grands-maîtres expérimentés, il était par ailleurs un piètre écolier. On pouvait douter de son intelligence ; il avait par contre une mémoire exceptionnelle : il connaissait par cœur toutes les ouvertures possibles et leurs variantes, il avait refait des centaines de fois les parties modèles citées dans les  revues et livres spécialisés. Après chaque compétition, il rejouait mentalement les parties.
Plus sa renommée grandissait, plus Drigonov s’enfermait dans un univers particulier: il était obnubilé par le carré divisé en 64 cases sur lequel bougeaient  32 pièces de bois, celles qu’il manipulait et celles de l’adversaire qu’il imaginait devant lui.


Ce qui se passait dans le monde n'avait aucun intérêt pour lui. Il ne lisait pas les journaux, n’avait jamais ouvert un roman depuis sa sortie de l’école. Sa vie privée avait été un désastre. Marié à quarante ans par souci des convenances, il avait eu une fille dont il ne s’était jamais occupé.
Il était heureux ainsi, jusqu’à ce jour de janvier 1991 où son univers s’était écroulé.




mercredi 3 novembre 2010

Climat et Académiciens



L'ART DU COMPROMIS

Les académiciens sont des gens bien élevés. L’entrée à l’Académie ( quelle qu’elle soit) est généralement le couronnement d’une belle carrière. L’Académie des Sciences n’échappe pas à la règle. Porter l'habit d'académicien suppose un comportement conforme à la tradition.
Ainsi lorsqu’il s’agit de prendre position sur le réchauffement climatique que seuls quelques rares scientifiques mettent en doute, le rapport signé par des climatologues des deux camps est-il rédigé avec une grande prudence, de manière à ne vexer personne, quitte à écorner quelque peu la vérité.
On sait que le  rapport du GIEC attribuait  l’essentiel du réchauffement climatique  «  très probablement » aux activités humaines. Pour l’Académie, ce réchauffement est  «principalement dû à l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère». 
On appréciera la nuance.
Le rapport est ainsi truffé de concessions faites ici au GIEC, là à Claude Allègre  et à ses amis. On notera aussi  que la petite querelle qui oppose les climatologues aux autres scientifiques est tranchée en faveur de ceux-ci.
Cette attitude des académiciens paraît assez dérisoire à un moment où la mobilisation de toutes les énergies est nécessaire pour enrayer un phénomène dont la gravité est largement reconnue.


lundi 1 novembre 2010

Biodiversité : après Nagoya


Parce que la biodiversité  est l’un des problèmes majeurs qui se posent en matière d’environnement, depuis le début de l’année, j’ai participé à la campagne d’information menée pour sensibiliser les gens à cette question.
J’invite ceux qui souhaitent en savoir plus, à utiliser la fonction Recherche située sur la page d’accueil ( ou la fonction Libellés) pour accéder aux billets consacrés à ce thème.
Aujourd’hui, à quelques semaines de la fin de l’année, et  juste après la réunion de Nagoya ( Japon) où 200 pays étaient représentés, c’est un bref rapport d’étape que je veux dresser.
Ma première impression est que cette campagne, malgré les efforts déployés par les initiateurs et les associations écologistes, n’a pas atteint complètement l’objectif visé.
C’est ainsi que le sommet de la biodiversité de Nagoya semble ne pas avoir attiré suffisamment l’attention de la population.
Plus positif que le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, ( ce n'était pas difficile ) celui de Nagoya a débouché sur un plan en 20 objectifs à l’horizon 2020.
Afin de  ralentir la disparition des espèces, la politique de protection de zones terrestres et maritimes va être amplifiée par la création de nouvelles zones protégées et l’extension de certaines zones existantes.
Une mesure réclamée par les pays en développement va voir le jour : il s’agit d’un nouveau système de partage des bénéfices réalisés par les industries pharmaceutiques qui exploitent les ressources  végétales et animales, principalement dans les pays du Sud.
Une fois encore, il faut regretter le refus des USA de signer cet accord qui ne règle pas le problème du déclin de la biodiversité mais constitue une petite avancée.





samedi 30 octobre 2010

CRISE : le mot de la semaine (10)

Chaque semaine, voici une courte réflexion - à partir d’un mot - développée en une  phrase. 

Aujourd’hui,  le mot :  crise




Comme il y a dans le mot crise une notion de brièveté, de soudaineté, de rupture, qu’on retrouve dans la crise de foie, la crise de nerfs ou la crise économique de 1929, continuer de parler de crise pour désigner  l’état dans lequel se trouve la planète du point de vue environnemental et social ( un état  qui n’a cessé de se dégrader depuis 50 ans) est inadapté :  c’est une époque qui s’achève et celle qui s’annonce - dans des conditions difficiles - reste encore à construire, en changeant de cap si nous voulons qu'elle existe.

jeudi 28 octobre 2010

Avenir des jeunes et retraites (2 )






Ainsi la réforme des retraites a suivi le parcours parlementaire classique pour s’imposer ( peut-être provisoirement ? ) sans qu’il y ait eu au préalable un débat de fond sur l’avenir des jeunes, sur le sens du travail dans la société d’aujourd’hui,  sur des perspectives durables, telles que la recherche de solutions permettant d’aller progressivement vers une politique du plein emploi qui serait moins coûteuse économiquement et socialement que la politique actuelle.
Telles sont les conséquences d’une vision technico-économiste des problèmes, alors qu’une vision globale prenant en compte les aspects sociaux, environnementaux, économiques et éthiques, serait nécessaire. Cette vision existe. Elle se décline de manière concrète dans la conception écologique du monde que certains mettent en pratique sous des formes diverses dans le développement soutenable ( je pense notamment aux agendas 21 locaux et aux entreprises citoyennes engagées dans la RSE — responsabilité sociétale des entreprises ), ou dans des initiatives associatives basées sur les valeurs de partage, de solidarité, de gratuité.
En matière de formation et d’emploi, les problèmes sont connus. Depuis 15 ans, les colloques, les études, ont mis en avant les problèmes rencontrés : les insuffisances de l’orientation scolaire,  les faillites du système scolaire dont beaucoup de jeunes sortent sans diplôme, l’inadaptation de certains diplômes, la frilosité des entreprises pour embaucher des jeunes ( et des personnes de plus de 50 ans).
En ce qui concerne la majorité des entreprises, elles sont entrées dans le cercle infernal d’une mondialisation obnubilée par la spéculation qui méprise l’humain et tourne le dos à la morale.
C’est pourquoi il me paraît fondamental de soutenir toutes les initiatives qui proposent des alternatives crédibles : l’économie sociale et solidaire, les entreprises citoyennes, doivent se développer.

mardi 26 octobre 2010

La rumeur du temps

En mars 2009, j’ouvrais ce blog intitulé Carnet de bord d’un écologiste. La plupart des billets ont été consacrés à l’écologie que je me suis efforcé de faire mieux connaître, en ne la limitant pas aux questions environnementales, mais en développant ses différents aspects sociaux et économiques, et en tenant compte de ses différentes définitions. Parallèlement, mon intérêt pour les cultures du monde, et en particulier pour la littérature et la poésie, a trouvé régulièrement sa place.

Pour mieux refléter la variété des billets de ce blog, j’ai choisi d’en changer le titre. Ainsi, le carnet de bord d’un écologiste devient La rumeur du temps. Il s’agit bien sûr du temps présent. Quant à la rumeur, c’est un mot que j’aime quand il désigne le bruit confus des personnes qui protestent, c’est aussi le brouhaha , le bruit assourdi des sons qui montent des grandes villes mais aussi la rumeur de la mer, celle du vent sur les plaines du Nord. 
J’essaie de percevoir la rumeur du monde d’aujourd’hui. J’espère la faire sentir dans mes prochains billets.
C’est toujours un étonnement de constater que ces courtes chroniques sont lues par des gens qui vivent non seulement en France, mais aussi hors de France, parfois très loin, aux Etats-Unis, au Canada, en Russie, en Chine…
C’est ce qui me pousse à poursuivre. Merci à tous.

vendredi 22 octobre 2010

Avenir des jeunes et retraites



La façon dont sont traités les mouvements sociaux qui agitent le pays depuis plusieurs semaines est consternante.
Les discours  gouvernementaux et la présentation des événements par la plupart des médias ne sont pas le signe d’une démocratie exemplaire.
À longueur de journée sur les radios,  la réforme des retraites et les manifestations des jeunes qui y sont liées sont vues par le petit bout de la lorgnette: le risque de pénurie de carburant est devenu obsessionnel, l’accent est mis sur les dégâts causés par les casseurs, ce qui permet des digressions bienvenues car elles servent à occulter les vrais problèmes, les grèves sont présentées honteusement comme «  des prises d’otages »,  elles donneraient à l’étranger une très mauvaise image de notre pays ( dans la réalité, celle-ci a été très écornée par l’attitude officielle de la France vis-à-vis des Roms et des gens du voyage).
La question des retraites  est importante, la façon dont le problème a été présenté masque en partie la réalité : les comparaisons avec les pays étrangers sont incomplètes, la prise en compte de l’allongement de la vie s’appuie sur des études anciennes, aucune réflexion sur le sens du travail n’a été prise en compte et l’objectif d’une diminution forte du chômage n’a jamais été évoqué.
Quant aux jeunes lycéens et étudiants, ils expriment leur angoisse devant l’avenir. Quelles perspectives leur offre la société actuelle ?
Même avec des diplômes, obtenir un premier emploi est difficile, les emplois précaires se multiplient. Que dire alors de ceux qui n’ont pas de diplômes ? Quel horizon s’ouvre devant eux ?
Voilà de vraies questions qui mériteraient d’ouvrir des débats et d’entamer des dialogues.
 (à suivre )

mercredi 20 octobre 2010

MORALE, le mot de la semaine ( 9 )

Chaque semaine, voici une courte réflexion - à partir d’un mot - développée en une  phrase. 

Aujourd’hui,  le mot :  Morale (9)



Si l’état actuel du monde est si inquiétant, on le doit pour une bonne part au fait que la civilisation dominante a oublié la signification du mot  morale : on a vu récemment des dirigeants  invoquer  de façon manichéenne le bien et le mal pour déclarer la guerre sans raison à un pays et chaque jour on voit les puissances financières ignorer les règles de conduite qui seraient nécessaires pour ne pas spolier les pays pauvres et ne pas détruire  l’environnement mondial.

lundi 18 octobre 2010

LA FAIM DANS LE MONDE

Cinq fruits et légumes par jour. Pas pour tous aujourd'hui

Une cause perdue ?
Poser cette question désespérera peut-être les bénévoles qui  consacrent leur vie à lutter contre ce fléau terrible qu’est la faim dans le monde. Pourtant, depuis des décennies, la malnutrition continue de faire des ravages et on ne sent pas une volonté suffisamment forte au niveau mondial pour éradiquer ce mal.
La Commission européenne et l’association Action contre la Faim l’ont rappelé ce week-end à l’occasion du Banquet de la Faim qu’ils organisaient pour sensibiliser la population : 10 000  enfants meurent chaque jour parce qu’ils n’ont pas accès à une nourriture suffisante et équilibrée, qu’ils ne peuvent boire de l’eau potable, parce qu’ils vivent dans des pays pauvres ou dans des pays subissant des catastrophes naturelles ou des conflits.
  Chacun a eu l’occasion de s’apitoyer devant ces images difficiles à supporter d’enfants amaigris ou, au contraire, au corps gonflé par les œdèmes, signes d'une malnutrition. Mais combien les ont-ils rapidement oubliées pour reprendre leur vie tranquille ?
Ce week-end, le Banquet de la Faim, malgré la qualité de son organisation, est passé au second plan, loin derrière les préoccupations actuelles des Français mobilisés par l’avenir des retraites. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Les deux questions relèvent de la solidarité et de la justice.



jeudi 14 octobre 2010

Scènes bretonnes (2)

Saint-Malo

LE GOELAND


Après avoir survolé les vagues, il a quitté ses compagnons et il est venu se poser sur le vieux mur gris qui longe la plage. Pendant de longues minutes, il est resté immobile, l’œil fixé sur l’horizon, indifférent aux bruits de la ville, aux allées et venues des promeneurs qui passaient près de lui. Il était dans son monde. Il ne fallait pas le déranger et il avait raison…

Certains hommes d’aujourd’hui  n’aiment pas les goélands. Ils leur reprochent de pousser des cris qui les gênent, de pénétrer  dans le centre des villes  pour y éventrer leurs poubelles et se nourrir des détritus de la civilisation. Ils n’aiment pas que ces gros oiseaux — offense suprême — salissent de leur fiente leurs voitures rutilantes. Certains hommes sont incorrigibles.



Seul devant la mer
un goéland impassible
— A quoi pense-t-il ?




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