Le documentaire « Voyage aux origines de la terre » que France 5 a diffusé au début de la semaine a permis à la chaîne de battre son record d’audience. C’est une bonne nouvelle car, dans une période de l’année plutôt tournée vers la fête, les chansons, les repas, le succès d'une telle émission n’était pas garanti. Les téléspectateurs qui l’ont regardée ont pu ainsi en une heure et demie survoler 5 milliards d’années, de la naissance de la Terre à aujourd’hui.
Qu’il y ait eu des raccourcis dans ce récit, des imprécisions, des phénomènes insuffisamment expliqués et peut-être des hypothèses scientifiques hasardeuses, n’est pas un véritable problème. La qualité essentielle de ce documentaire était dans la beauté des images de synthèse qui a permis de faire passer un message évident : l’aventure époustouflante qui a débuté il y a cinq milliards d’années a été une suite d’événements impressionnants, de catastrophes naturelles ( éruptions, inondations, chutes de météorites, changements climatiques extrêmes) qui ont modifié à plusieurs reprises la Terre, amenant les océans, les continents et finalement la vie, d’abord sous la forme la plus rudimentaire puis au fil du temps — un temps très long — sous une forme de plus en plus complexe, avec l’arrivée des mammifères puis de l’Homme.
De ce film, je tire deux leçons. D’abord, il a fallu un temps très, très long pour aboutir à la Terre qu’ont connue les premiers hommes, la Terre avec toutes ses richesses naturelles : l’eau, l’air, les réserves de charbon, de pétrole…La seconde, c’est que la Terre vit : elle s’est transformée dans le passé, elle continue, à son rythme, d’évoluer.
Comment ne pas voir que le problème écologique qui nous interpelle tous aujourd’hui réside dans la différence de rythme entre celui du cosmos et celui de l’Homme moderne qui en un temps très court ( quelques siècles) a modifié et en partie détruit la planète qui l’abrite ?